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La Guerre souterraine : Robinsons souterrains

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La sublimation des forces de l'armée française face à l'invasion allemande

En 1912, le grand écrivain militaire Emile Driant, dit capitaine Danrit, rédige un roman dont le cadre est un conflit entre son pays et l’Allemagne, profitant de l’occasion pour valoriser une arme d’élite : le génie.

Initialement publié dans le Journal des Voyages, ce roman qui a pour titre Robinsons souterrains et relate l’odyssée d’un groupe de sapeurs au cours de l’attaque d’un fort tenu par l’ennemi, va connaître une destinée surprenante, du fait du déclenchement du premier conflit mondial.

Il est reproduit dans un grand nombre de journaux, au cours des premiers mois de la guerre, essentiellement les quotidiens de province, ce qui incite Danrit à le revoir, avant tout à cause de l’attaque en règle qu’il contient contre les pacifistes, au premier rang desquels les instituteurs. Aussi trouve-t-il le temps, non pas réécrire son roman, mais du moins de lui apporter quelques modifications.

Danrit meurt au combat, devant Verdun, au début de l’année 1916. Même si son dernier roman — rebaptisé La Guerre souterraine — n’est pas, à proprement parler, un roman de guerre écrit durant le premier conflit mondial par un militaire de carrière, comme le seront ceux d’un Georges de Lys, il a bien sa place dans cette collection car il en contient le thème principal, la guerre, et traduit l’esprit de l’époque, celle de l’Union sacrée face à l’invasion allemande.

Un roman d'aventures historique de l'époque de la Première Guerre mondiale qui ne manque pas de rythme !

EXTRAIT

— Non, encore une fois, non que je vous dis !

— Voyons, mon adjudant !…

— Inutile d’insister. Jamais je ne vous donnerai une autorisation pareille, quand c’est votre tour de prendre le service.

— Mais puisque je serai revenu à temps pour le prendre, mon service !

— On ne sait jamais. Et puis la consigne est formelle : défense d’aller dans les villages voisins ; il y a encore trop de patrouilles allemandes qui passent la Moselle la nuit et qui viennent rôder par ici : ce serait du propre de vous faire pincer le jour de votre arrivée…

— Oui. Mais il y a toujours moyen de se défiler… Je suis sûr que le capitaine ne me refuserait pas, mon adjudant, si je lui expliquais…

— Le capitaine est à l’ambulance avec un éclat d’obus dans la jambe ; le lieutenant est à la tranchée jusqu’à demain matin, et moi je suis seul à la compagnie et je vous dis non… Est-ce compris ?

— C’est bien !

A PROPOS DE L'AUTEUR

Sous le nom de plume de Capitaine Danrit se cache l'officier militaire Emile Driant, né en 1855 et mort à Verdun en 1916. Emile Driant développe très tôt une prédisposition pour une carrière dans l'armée, s'illustrant particulièrement lors de ses études à Saint-Cyr. Brillant officier, Emile Driant devient parlementaire libéral lorsqu'il prend sa retraite militaire. Il utilisa le pseudonyme "Capitaine Danrit", anagramme de son nom, afin d'éviter la censure. Ses romans d'aventures militaires, influencés par le style de Jules Verne, ont connu un succès considérable.