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La Séparation des races

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Il y a ce chemin qui grimpe dans la montagne. Au sommet, il y a le pâturage et le chalet. Et de l'autre côté du col, il y a ceux qui parlent une autre langue et qui ont leurs propre coutumes. On ne les connait pas. On ne veut pas les connaître, parce qu'autrefois ils ont voulu prendre les terres des francophones. Alors c'est mieux ainsi, chacun de son côté, chacun sa langue, sa religion.

Un jour, pourtant, un berger romand monté chercher les bêtes au pâturage aperçoit de l'autre côté une jeune fille. Elle est blonde et belle dans sa robe rouge. L'alcool aidant, il décide de l'enlever à son peuple et de la ramener chez lui. Alors, de l'autre côté de la montagne, une haine pour l'étranger grandit dans les cœurs…

Ce roman décrit les paysages de montagne suisses, ses bois, ses alpages, ses chalets et ses vignes. Mais il dénonce aussi la peur cultivée par l'inconnu, la peur injustifiée de celui que l'on ne connaît pas, la peur illégitime ce que l'on a jamais vu : la peur de l'autre.

Charles-Ferdinand Ramuz (1878-1947) est un écrivain suisse réputé pour ses thèmes spécifiques tels que la solitude de l’homme face à la nature ou la poésie des terres, des vignes et des lacs, la transgression, la création et la destruction, l’ouverture et la fermeture. Après un séjour à Paris où il côtoie André Gide ou Charles-Albert Cingria, il s’installe définitivement parmi les vignes du Lavaux. Il est connu pour ses romans « L’Amour du monde » (1925) et « La Grande peur dans la montagne » (1926).