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Les Ă‚mes voyageuses : Roman

E-book


Joseph Dumarais dédie sa vie à la défense des gens du voyage. Mais tout le monde n'est pas de son avis...

Sauvé par le passage d'une roulotte sur le pont d'où il comptait se jeter, Joseph Dumarais, un Poilu meurtri, indigné et diminué, reprend espoir grâce à un bohémien de passage. À partir de ce jour, Joseph se fera le protecteur de tous les gens du voyage qu'il rencontrera. La guerre et ses lois le confronteront bien vite à sa promesse...

Des années plus tard, son fils Gérard, élu municipal, perpétue l'engagement de son père, et évite la fermeture de l'école en scolarisant les deux enfants de la famille Ziderman, qui vit en contrebas de la rivière. Il déclenchera du même coup les foudres de certains villageois, prêts à tout pour expulser les "voleurs de poules". À l'école, les enfants n'écouteront que leur cœur et feront fi de leurs origines sociales. Oseront-ils affronter le regard des autres et tordre les conventions ? Parviendront-ils à repousser les idées étroites et les attitudes hypocrites de ceux qui les entourent ?

Découvrez, dans ce roman, le récit d'une famille de bohémiens persécutée dans un village de France. Un récit intemporel sur l'acceptation de l'autre dans une époque troublée.

EXTRAIT

Le portail de la cour de l’école fut ouvert pour accueillir les élèves. Ce matin-là, Gérard, le maire et Antoine étaient présents. Les trois petits Ziderman furent pris en charge par la maîtresse et, du côté du préau, on les vit faire connaissance avec les uns et les autres. Les adultes, restés sur le bord de la route, souhaitaient vivement que l’accueil des petits Ziderman se fît dans les meilleures conditions.

Antoine devait se rendre à la mairie pour y régler plusieurs formalités. Il avait en poche trois certificats de scolarité et devait d’abord se mettre en conformité avec les services sociaux. Dès lors, dans la commune de Montplaisant, les Ziderman prenaient la voie de la sédentarité.

C’était au tout début d’un après-midi de Toussaint sans nuages. Antoine, assis sur une chaise adossée à la caravane, écorçait et fendait des brins d’osier. Les enfants jouaient sur le chemin. Maria s’occupait à l’intérieur. Les chevaux n’en finissaient pas de brouter l’herbe des talus et les chèvres de se dresser contre les haies. La volaille, après avoir picoré tant et plus sur des coulées de sable, avait disparu dans les friches d’à côté. La paix et le bonheur régnaient au milieu du vignoble. Sauf que c’était jour de chasse et que trois hommes, au loin, cherchant à débusquer le garenne ou le lièvre, s’avançaient dans les rangs. Antoine les avait aperçus et avait distingué par moments le reflet du soleil sur le bronze des canons. Il n’aimait pas voir des gens s’aventurer avec un fusil autour de son campement. Après les vendanges, un arrêté municipal fixait la date et l’heure de l’ouverture dans toutes les parcelles. C’était alors la pétarade du matin jusqu’au soir. Les garçons avaient peur. Maria et lui n’étaient pas tranquilles. Ils voyaient dans cette invasion guerrière un inconvénient de taille, que la proximité de l’école compensait à peine.

Ă€ PROPOS DE L'AUTEUR

Roger Vannier est né dans le Cher, à Reigny. Instituteur, il a d’abord enseigné en Algérie, puis il est rentré sur ses terres natales pour terminer sa carrière. Aujourd’hui à la retraite, il mène une activité artistique à laquelle il associe l’écriture. Il vit à Chateaumeillant. Son univers s’enracine dans sa région natale, le Berry, dont il restitue toute la finesse, l’âme et la beauté.