Ma vie a basculĂ© une nuit oĂč tout semblait pourtant si calme. La bĂȘte sâest glissĂ©e dans mon corps et ne mâa plus laissĂ© une journĂ©e de rĂ©pit. Il a fallu attendre des annĂ©es pour, quâenfin, on puisse poser un nom sur cette pathologie : lâalgie vasculaire de la face. Les mĂ©decins la surnomment « la maladie du suicide » et comparent lâintensitĂ© de sa douleur Ă une amputation sans anesthĂ©sie.
Ne pouvant me rĂ©soudre Ă vivre avec cette douleur insoutenable, jâai tout essayĂ©, faisant souvent mĂȘme office de cobaye. ĂpuisĂ©e par les multiples traitements et mutilĂ©e par mes 12 opĂ©rations, je nâĂ©tais plus que lâombre de moi-mĂȘme. Il Ă©tait alors vital pour moi de donner un sens Ă tout ce combat.
Aujourdâhui, jâai pris conscience que chaque moment de rĂ©pit avec ma famille et mes amis, mĂȘme court, Ă©tait essentiel et allait me permettre dâaffronter chacune de mes Ă©preuves. Et je sais quâil est urgent de vivre et que, mĂȘme si mon bonheur est un combat de chaque instant, jâen sors victorieuse chaque jour !