« Il arrive parfois qu’en nos lieux on rencontre de tels caractères que, quel que soit le nombre d’années passées depuis leur rencontre, on ne peut les évoquer sans un frémissement dans l’âme. Au nombre de ceux-ci appartient l’épouse de marchand Katérina Lvovna Izmaïlova qui fut un jour actrice d’un drame terrible après lequel notre bonne société l’appela, faisant écho d’un mot heureux, Lady Macbeth du district de Mzensk. » Ce volume contient cinq nouvelles de Leskov : Lady Macbeth du district de Mzensk, La Guerroyeuse, Le Forfait, L’Homme qui monte la garde, Un artiste en toupets.
Traductions de Jean Leclère et d’Irène Tateossov.
EXTRAIT
Il arrive parfois qu’en nos lieux on rencontre de tels caractères que, quel que soit le nombre d’années passées depuis leur rencontre, on ne peut les évoquer sans un frémissement dans l’âme. Au nombre de ceux-ci appartient l’épouse de marchand Katérina Lvovna Izmaïlova qui fut un jour actrice d’un drame terrible après lequel notre bonne société l’appela, faisant écho d’un mot heureux, Lady Macbeth du district de Mzensk.
Katérina Lvovna n’était pas d’une très grande beauté, mais c’était une femme d’aspect très agréable. Elle n’était que dans sa vingt-quatrième année. Elle n’était pas grande de taille, mais svelte ; sa gorge était comme taillée dans du marbre, ses épaules étaient rondes, sa poitrine était ferme, le nez droit, fin, les yeux noirs et vifs, le front blanc et haut et des cheveux noirs d’un noir tournant au bleu. On l’avait mariée à un marchand de chez nous, Izmaïlov, originaire de Touskari dans la province de Koursk, non par amour ou pour un autre motif quelconque, mais parce qu’Izmaïlov avait fait demander sa main et qu’elle était une jeune fille pauvre, qui n’avait pas à dédaigner les prétendants.
Ă€ PROPOS DE L'AUTEUR
Nikolaï Semionovitch Leskov est un écrivain et journaliste russe. Il écrivit aussi sous le pseudonyme de M. Stebnitski. De nombreux Russes le considèrent comme « le plus russe de tous les écrivains russes ».