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Le Journal de Bill : Roman

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Un jeune homme écrivain découvre que ses écrits prennent vie...

Au départ, Bill a tout contre lui. Il est jeune, il vient de rater son bac, il n’a pas d’argent, il a été élevé dans une cité au milieu des bandes et des trafics, son père est parti depuis longtemps… et Bill s’appelle en réalité Jean-Pierre Duchemin.

Malgré ce contexte, il aime la littérature au point de se lancer dans l’écriture d’un roman. Son éducateur, sa mère, les autres jeunes du quartier, personne ne l’en croit capable sauf une prof de français et un vieux manutentionnaire. Une histoire peu ordinaire, qui vire à l’exceptionnel lorsque Bill se rend compte que les événements qu’il consigne entre les pages se déroulent autour de lui. Avec un tel pouvoir entre les mains, le jeune homme devra affronter les affres endurées par les apprentis écrivains, mais également celles qui jalonnent la vie d’adolescent.

Plongez-vous dans un récit tendre où réalité et fiction se mélangent. Le jeune homme arrivera-t-il au bout de son histoire ?

EXTRAIT

Manu nous a réunis pour nous prévenir. Il nous a détaillé son point de vue : nous sommes de misérables décrocheurs scolaires, des fainéants de première classe, des fripouilles en puissance, en conséquence de quoi, il nous cassera la figure au premier écart de conduite. Pour le cas où nous aurions cru à un sketch comique, il a ajouté qu’il ne plaisantait pas.

Après ce premier échange de vues viril, il nous a fait parler de nous. J’ai dit que j’habitais chez ma mère qui n’est jamais là ou alors qui dort car elle travaille de nuit à nettoyer les bus qui circulent en ville. Quant à mon père, il s’est barré, le jour où j’ai entendu maman crier : « bon débarras. » J’ai tenu à préciser à Manu que je contestais l’appellation de décrocheur, puisqu’au lycée, je me suis accroché jusqu’en terminale. Certes, je n’ai pas eu le bac, ayant été particulièrement handicapé par une épreuve de maths dont il ne pouvait même pas imaginer la difficulté, mais quand même, je n’ai « décroché » qu’à l’extrême limite de mes forces...

J’ai aussi essayé d’expliquer à Manu que j’aime les mots. Il m’a regardé avec l’air de se demander si je ne me fichais pas de lui. J’ai craint un instant qu’il ne s’énerve. Quand je lui ai dit que j’avais lu Alexandre Dumas, Guy de Maupassant, Flaubert, Balzac… Il s’est replongé dans mon dossier pour s’assurer qu’il n’y avait pas erreur sur ma personne. Normalement un délinquant ne fait pas ça.

–Comment as-tu fait pour manquer ton bac ?

Je lui ai répondu que les sujets de philo ne m’ont pas beaucoup plu, vu que je n’aime pas Rousseau. Pour revenir à la géométrie, les mots me semblaient agréables à prononcer : cosinus, arc, tangente, homothétie, parabole…

À PROPOS DE L'AUTEUR

Philippe Laperrouse a 69 ans et vit dans la banlieue lyonnaise, sa région de naissance. Après des études scientifiques et économiques, il rejoint la fonction publique, dont il est aujourd'hui retraité.

Il a publié six romans, deux essais et deux recueils de nouvelles. Il a également écrit quelques pièces de théâtre. Il gère un site d’auteur : www.monpied.net, sur lequel on retrouvera toutes ses productions.

Outre la littérature, il s’intéresse et pratique à temps perdu la BD, le foot et le jardinage.