Une femme qui se croyait peu à peu libérée de ses chaînes culturelles se retrouve seule et désorientée...
Clémence a tout : elle occupe un poste en or, elle est mariée au beau Bruno avec qui elle file le parfait amour, elle est mère de trois adolescents, elle mène la vie confortable d’une bobo parisienne… Pourtant elle démissionne. Il lui faut juste un petit break. Un peu de repos pour faire le point sur sa vie. Souffler. Se retrouver. Une parenthèse bienfaitrice dans une vie de femme active au rythme effréné. Mais un texto intercepté par erreur va vite transformer ce qui aurait pu être une pause salvatrice en une aventure qui l’entraînera jusqu’à l’autre bout de la planète. L’heure de la vengeance, froide et méthodique, a sonné.
Avec humour et sensibilité, Carole Meudic observe une femme moderne se débattre avec ses contradictions. En disséquant les rapports humains dans une famille d’aujourd’hui, elle pose un regard critique sur notre société et la questionne. Drôle et décapant, le récit, au rythme enlevé, nous entraîne dans les pas d’une héroïne jusqu’auboutiste, prête à tout pour recouvrer un équilibre perdu et panser ses rêves bafoués.
Pour cette héroïne bafouée, il est temps de se rebeller.
EXTRAIT
— Allez, on va fêter ça !
Il disparaît dans l’arrière-cuisine et en revient bientôt, une bouteille dans une main et deux énormes verres ballon dans l’autre. Il a l’air réjoui. Un Haut-Médoc. Mon préféré.
Le nectar grenat tourbillonne en heurtant les parois. Il exhale déjà ses arômes complexes.
— Par contre, financièrement, il va falloir s’organiser…
Nous y voilà ! L’état de grâce aura duré trois minutes et demie. Pourtant, lors de nos multiples discussions sur le sujet, il avait multiplié les phrases rassurantes, d’un ton parfois d’ailleurs mâtiné de paternalisme. Surtout ne pas rétorquer. Se concentrer sur le bouquet du vin. Feuille morte ? Fruits mûrs ?
— Bah, ce n’est pas grave, il suffira de dire à Magda que nous n’avons plus besoin de ses services.
Vite, une gorgée de Haut-Médoc. C’est donc ça, l’idée de Bruno. Ma foi, beau raisonnement : si je ne suis plus au bureau, c’est que je suis à la maison et donc, quel besoin de payer trois heures hebdomadaires de ménage à Magda ? Le refrain d’une vieille chanson de Zouk Machine résonne soudain dans mon esprit. Nettoyer, balayer, astiquer, casa toujours pimpant. Sans doute croit-il que si j’ai interrompu ma carrière, c’est pour assouvir d’obscurs désirs de mère au foyer ? Que derrière mon tailleur étriqué, j’aspirais secrètement à manier le fer à repasser et la serpillière ? Que finalement, au fond de toute femme, fût-elle cadre, se dissimule une ménagère en puissance ? Sans doute m’imagine-t-il accueillant les enfants au retour de l’école, avec des bols de chocolat fumant, sourire bienheureux aux lèvres et le tablier noué à la taille ? Une vraie icône des années 50. Une pin-up tout droit sortie d’une réclame vantant les mérites de l’american dream d’après-guerre.
À PROPOS DE L'AUTEURE
Docteure en Littérature hispanique, agrégée d'espagnol, Carole Meudic a enseigné à l'Université et en classes préparatoires. Attachée à la culture du Sud-Ouest, elle vit à Biscarrosse, près de l'océan landais, et se concentre désormais à ses passions : l'écriture, la bonne chère et les voyages.