(0)

Sept mook n°47 : La Suisse coloniale

e-bog


A l’évocation du mot colonialisme, la Suisse ne vient presque jamais à l’esprit. Nous n’avons jamais possédé de colonies, c’est vrai, et pourtant, notre pays a joué un rôle important dans cette histoire. Il a discrètement participé aux systèmes économiques qui ont soutenu les empires coloniaux à travers nos marchands, nos banquiers, nos ingénieurs, nos aventuriers ou nos soldats. Ils furent ainsi des milliers de jeunes Helvètes à s’engager au service des puissances coloniales européennes et à participer à leur expansion, souvent par la force, comme le montre l’enquête de l’historien Philipp Krauer. Le Nidwaldien Louis Wyrsch fut de ceux-là, nous révèle le professeur Bernhard C. Schär. Après des années en Asie du Sud-Est pour le compte de l'armée coloniale néerlandaise, il rentre en Suisse avec deux de ses enfants qu’il a eus avec une femme non-blanche. Son fils, Alois Wyrsch, sera le premier parlementaire de couleur de Suisse au XIXe siècle. D’autres Helvètes ont eux décidé de profiter des richesses qu’offraient ces horizons nouveaux, comme la famille Dubois originaire du Locle. Une aventure dans l’exploitation aurifère au Transvaal (Afrique du Sud) qui s’est soldée par une faillite retentissante. Ce que l’historien Fabio Rossinelli met surtout en évidence dans cette histoire familiale, entrepreneuriale, migratoire, transnationale et institutionnelle, ce sont les rapports – cachés – qu’entretenait la Suisse, y compris l’Etat et ses représentants, avec l’impérialisme occidental dès le XIXe siècle. Une page sombre et méconnue de notre histoire nationale que le professeur Cédric Humair tente également de reconstruire dans un texte éclairant.

 À PROPOS DES AUTEURS

Fabio Rossinelli Né en Suisse en 1987, père de deux enfants, je suis titulaire d’un doctorat en lettres, actif dans la recherche scientifique et dans la promotion culturelle.

Je travaille actuellement à l’Université de Genève dans un projet d’histoire et de géographie. Je mène en même temps des activités indépendantes, dans le domaine muséal mais aussi éditorial.

Bernhard Schär est Professeur Eccellenza FNS à l’Université de Lausanne. Ses recherches portent sur l’histoire globale de la Suisse et l’histoire de l’impérialisme néerlandais. Il travaille également avec des artistes et des activistes sur la démocratisation de la production de connaissances historiques en Suisse.

Philipp Krauer a étudié l'histoire et la philologie allemande. De 2017 à 2021, il a effectué des recherches à l'EPF de Zurich sur l'histoire des mercenaires coloniaux suisses. Aujourd'hui, il est archiviste scientifique aux archives d'Etat du canton de Schwyz.

Cédric Humair est maître d’enseignement et de recherche à l’Université de Lausanne et chargé de cours à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne. Ses domaines de spécialisation sont l’histoire de l’économie, du système politique et des relations extérieures de la Suisse aux XIXe et XXe siècles, ainsi que l’histoire de l’énergie et de la mobilité.Cédric Humair est maître d’enseignement et de recherche à l’Université de Lausanne et chargé de cours à l’École polytechnique fédérale de Lausanne. Ses domaines de spécialisation sont l’histoire de l’économie, du système politique et des relations extérieures de la Suisse aux xıxe et xxe siècles, ainsi que l’histoire de l’énergie et de la mobilité.

Benoît Heimermann a été grand reporter à L’Equipe Magazine pendant vingt-six ans. Editeur, il est aussi l'auteur de nombreux ouvrages et de documentaires télévisés. Il a reçu le prix de la Fondation Mumm pour une série de reportage sur Muhammad Ali. Il est président de l’association des Écrivains sportifs depuis 2006.

Olivier Weber, né le 12 juin 1958, est un écrivain, grand reporter, diplomate et ancien correspondant de guerre français.