Avec force précisions historiques, l'architecte et penseur nous livre un ouvrage richement documenté sur la restauration de Carcassonne.
Eugène Viollet-le-Duc (1814-1879) demeure un personnage complexe et controversé encore aujourd’hui. Il fait partie de ces artistes et penseurs du début du XIXe siècle qui, loin de renoncer aux charmes de l’Italie, partent à la recherche d’un pittoresque national à travers de nombreux voyages en France. Architecte de grand talent, il se voit confier en 1851 la mission de restaurer la cité de Carcassonne, alors plutôt misérable… Le récit qu’il propose ici est révélateur de la vision architecturale de la plupart de ses chantiers : le décor et l’ornementation sont soumis à la structure avant tout. Il se révèle d’une grande précision, à la recherche de la véracité historique. Pour lui, le monument est un « témoin du passé », une « leçon d’histoire ».
Un voyage inédit à travers l'architecture française du XIXe siècle.
EXTRAIT
Quand on se présente devant la cité de Carcassonne, on est tout d’abord frappé de l’aspect grandiose et sévère de ces tours brunes si diverses de dimensions, de forme, et qui suivent, ainsi que les hautes courtines qui les réunissent, les mouvements du terrain pour obtenir un commandement
sur la campagne et profiter autant que possible des avantages naturels offerts par les escarpements du plateau, au bord duquel on les a élevées.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Intervenant sur les châteaux de Pierrefonds, Coucy, tours, Hendaye et Eu, sur les remparts d’Avignon, sur les hôtels de ville de Narbonne et Compiègne, sur les cathédrales et les basiliques d’Auxerre, Amiens, Vézelay, Clamecy, Carcassonne, Clermont, Lausanne, Paris, Saint- Denis, Toulouse..., Eugène Viollet-le-Duc, l’auteur du Dictionnaire raisonné de l’architecture française en dix volumes, a beaucoup voyagé, prenant à chaque fois le temps de la réflexion sur l’espace. À vingt ans, après avoir admiré le Mont-Saint-Michel, il part dix-huit mois en Italie pour un voyage d’études. Rien de ce qui touche à l’art de l’architecture, qu’elle soit religieuse, civile ou militaire, ne lui sera étranger. Prosper Mérimée, inspecteur général des monuments historiques, n’a pas hésité à lancer ce jeune homme infatigable en lui confiant la restauration de nombreux monuments du patrimoine médiéval. Celle de la cité de Carcassonne en est l'une des plus connues.