"Telle une hydre aux innombrables tentacules, l'âge a enroulé des spires si nombreuses autour du cœur de Jérôme qu'il a cessé de les compter. Il lui suffit de voir dans les yeux des autres qu'il est un vieux, très vieux bonhomme."
Un soir d'anniversaire, Jérôme, bénédictin nonagénaire, se remémore les turbulences traversées au cours de son enfance tiraillée, émiettée. Quoique lointaines, les cicatrices en sont indélébiles ; car les coups durs n'ont pas manqué. Ils ont fait de la vie du petit Félicien un tel fardeau que, tandis qu'il n'avait pas encore vingt ans, il a pensé en finir avec un chemin jalonné de bien trop de chaises vides. Un père truand, une mère disparue, des grands-parents grignotés par l'âge qui finira par les effacer ; puis l'orphelinat et une famille d'adoption que la guerre va fracturer. Comment avoir encore l'envie au sortir de tant d'épreuves ? Accueilli dans un monastère où il ignorait qu'il resterait, il a découvert au plus profond de lui, pas à pas, une sérénité que le monde ne pouvait plus lui offrir. Une longue nuit d'insomnie commence, qui suffira pour que s'égrènent tous ses souvenirs ; nombreux, douloureux.
Par ce roman qui ressemble à une histoire vraie, l'auteur poursuit l'exploration des destinées, avec une sensibilité qui affleure à chaque mot.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Francis La Carbona - Avec ce quatrième roman, l’auteur ne cède rien à l’exigence d’une écriture travaillée. Du moins est-ce son fil conducteur. Retraité en Normandie, paisible terre d’adoption, son plaisir demeure intact à sculpter une nouvelle fiction qui, dit-il, participe de son besoin émotionnel. La solitude de l’écriture est passagère, ajoute-t-il ; la promesse d’un plaisir immense : le partage avec un lecteur. Une certaine déclinaison du vivre ensemble, en somme.