Nous irons nous promener dans les champs, un épi de blé tendre en bouche. Nous parlerons de nos échecs et de nos entraves. Nous parlerons de notre passion. Tu souffleras sur nos serrures. Elles partiront en fumée, dans une légère brise de feu que nous happerons de nos mains. Les flammes s’écarteront à chacun de nos brassages pour se refermer aussitôt. Nous coudrons ton feu au mien et nos cicatrices disparaîtront. Des gardiens lumineux dispersent une nuée de poussières d’anges sur notre passage. Elles scintillent, pour retomber à nos pieds dans une extrême gravité. Les particules se télescopent en tournoyant, se pressent dans des brasillements individuels. Ils sont par terre, éparpillés comme au lendemain d’une joyeuse fête. Je ramasserai une poignée de cotillons rouges que je fixerai sur tes cheveux. Je te regarde. Tu seras coiffée d’un arc en ciel, fait de fragments délicats. Qu’as-tu emporté avec toi ? Des incendies, des trêves et des rêves d’unions qui m’écorchent encore le cœur… Miren est morte voilà dix ans. Je ne le découvre qu’aujourd’hui.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Chaouki Dachraoui - L’auteur raconte son immigration en Belgique à travers ses quatrains. Le premier était "un printemps tunisien", déjà édité par 5 sens éditions. Dans ce nouveau recueil, il nous livre un été torride fait de passions et de déchirements. Il apprend à aimer, sans retenue, sans interdits, sans surveillance. Une recherche intérieure libre qui va le conduire à des excès. Il vit à l’intérieur d’un musée qu’il nous livre dans ses moindres recoins.