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Récit d'un voyage à pied à travers la Russie et la Sibérie tartare : des frontières de Chine à la mer Gelée et au Kamtchatka

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Parti de Londres en 1820, John Dundas Cochrane, capitaine de la marine britannique, entreprend seul un voyage à pied à travers l'Empire russe, jusqu'aux frontières de Chine. L'expédition prendra trois ans au bout desquels il retournera au pays en compagnie d'une épouse, une jeune Kamtchadale. Les difficultés, les incidents sont innombrables. Notre singulier marcheur ne tient aucun compte des conditions météorologiques et prétend en plein hiver sibérien ne pas se vêtir autrement qu'en Ecosse. Pourvu d'un équipement rudimentaire, il lui faut une certaine dose de courage et d'inconscience pour parcourir ces contrées glaciales par des chemins, quand il en existe, impraticables. Mais, Cochrane est avant tout un amoureux du voyage, un fin observateur et son journal nous fait découvrir ce que fut la vie dans ces immensités encore sauvages. C'est aussi le récit de la fantastique expérience vécue par un homme qui outre la fatigue, le froid et la faim, va découvrir chez ces peuplades un accueil et une générosité auxquels il ne s'attendait pas du tout avant son départ d'Angleterre. Au fil des pages, le regard de Cochrane sur ceux qu'il croyait être des sauvages, des brutes ignares, change au point qu'il reconnaîtra n'avoir jamais été aussi heureux que perdu au milieu de la Sibérie.

EXTRAIT

J’atteignis bientôt les rives du Chouboukalah et de la Galanima, plus importante. Puis je passai le long d’une vallée boisée et gagnai le rapide Indighirka, à l’endroit où se jette la Galanima. Peu de temps après, j’entrai dans la ville de Zachiversk.

De tous les endroits que j’ai déjà vus qui portent le nom de cité ou de ville, celui-ci est le plus triste et le plus désolé. Mon sang se figea en l’approchant. Rien de ce que j’avais aperçu dans les sierras rocheuses ou enneigées d’Espagne, au Canada, dans les montagnes d’Amérique du Nord, les Pyrénées ou les Alpes, ne peut être comparé à la désolation du paysage qui m’entourait ! Le premier relais important, à mi-chemin à partir de Iakoutsk, est à neuf cents, ou mille miles d’un lieu civilisé. Un tel endroit a pour nom un commissariat et compte sept maisons misérables, habitées chacune par deux religieux, un officier non mandaté et un officier en chef, un chef des postes, un marchand et une vieille veuve. Pendant mon service dans la marine, quand les marins se faisaient rares, j’ai vu un navire marchand avec seize fusils et seulement quinze hommes, mais je n’ai jamais vu une ville compter sept habitants seulement.

J’y restai trois jours en vivant dans un luxe auquel je n’avais plus été habitué. Je me nourrissais de lièvres, de loups, d’ours, de rennes sauvages et d’élans qui vivent ici en grand nombre. On mange aussi les renards, très nombreux également. Je trouvai que la viande d’ours et de loup était bonne quand on a très faim. La viande de renne est un mets délicat. Mais je pense que l’élan surpasse tout ce que j’ai goûté : il contient les éléments nutritifs du boeuf et a la saveur délicate du renne.

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

Je ne peux que recommander cet ouvrage aux amoureux de la Russie et de la Sibérie, mais aussi à tous les amateurs de vieux récits de voyage. - Xian_Moriarty, Babelio

John Dundas Cochrane était un fou de marche, une force de la nature. Il décrit un monde en construction, une Russie qui se découvre et se crée. - Veronique, Goodreads