Découvrez rassemblés dans le même ouvrage deux enseignements fondamentaux de la philosophie taoïste.
Le Traité de Lie Tseu et Le Jardin du plaisir appartiennent à la phase de développement de la philosophie taoïste entre 400 et 300 av. J.C. Ces deux enseignements, quoique très différents, font partie du même corpus Lie Tseu auquel le texte de Yang Chu a été ajouté plus tardivement.
La philosophie taoïste est une philosophie du naturalisme, et l’obéissance aux lois de la nature son premier axiome. Yang Chu et Lie Tseu partent du même point –l’observation et l’étude pénétrantes de la nature. Ils postulent l’existence d’une chose naturelle, ni bonne ni mauvaise en soi. Et pour les deux penseurs, une moralité couramment admise constitue une entrave.
Ils acceptent également la doctrine du vol universel de la nature –où toutes les choses qui y existent constituent la propriété commune, et où elles sont toutes volées– qui est purement taoïste. Il en est de même pour la doctrine de l’indifférence : le vrai taoïste minimise les désirs et envies.
Là où les deux penseurs divergent c’est dans la théorie de la conduite comme séparée de la spéculation métaphysique. Pour Yang Chu, la vie est dominée et limitée par les sens, l’homme ne doit renoncer à rien, ni ne doit se battre pour rien. Aussi il aboutit à une philosophie de vie tout à fait logique et amorale, dans laquelle la vie et l’expression de la vie sont centrées dans les sens, et où cultiver les sens est la loi essentielle et leur gratification, l’objet ultime.
Cet ouvrage édifiant nous fournit des clés de compréhension essentielles sur le taoïsme.
EXTRAIT
Condensée en une seule phrase, l’injonction de Lao Tseu à l’humanité est : « Suivez la Nature ». C’est un bon équivalent pratique de l’expression chinoise : « Prenez possession du Tao », quoique le Tao ne corresponde pas exactement au mot Nature, comme il est ordinairement utilisé en Occident pour indiquer la somme des phénomènes dans cet univers constamment changeant.
À PROPOS DE L'OUVRAGE
Cet ouvrage est la traduction en français du Lie Tseu dans la version anglaise de Anton Forke, auquel nous avons inclus le septième chapitre qui reproduit le texte de Yang Chu : Le Jardin du plaisir. Nous y avons ajouté un chapitre qui n’est pas compris dans l’édition anglaise.
Ces deux penseurs, quoique appartenant au courant taoïste, d’où l’incorporation tardive du Jardin du plaisir dans le Lie Tseu, diffèrent radicalement dans leur conception de la conduite de la vie, d’où l’intérêt de cette confrontation.
Nous présentons ces textes dans un même volume pour se conformer en cela à l’édition originale chinoise.