« Je suis en règle. Voici le thermomètre, les comprimés d’aspirine, les pastilles pour la toux. Ça, c’est la vitamine C, l’antiseptique, les antibiotiques. J’ai tout, vous ne pouvez pas me coller une amende ». La journée commence mal pour Nico. Il est dans le collimateur de la CGM, la société privée qui fait office de Sécurité sociale et il risque le contrôle sanitaire. Quand on sort des clous de l’État-hygiéniste, il vaut mieux être bien couvert, car dans cette société, la santé, c’est tout... ou rien.
Quand il écrit ce texte, Lino Aldani entend sans doute dénoncer les dérives d’un système de santé livré aux intérêts du privé. Mais comme souvent avec la SF, son récit prend un nouveau sens aujourd'hui et interroge sur les concessions que nous sommes prêts à faire pour vivre en bonne santé.
Lino Aldani (1926-2009) fut une grande figure de la science-fiction italienne, et plus largement du genre en Europe. Il est connu pour avoir écrit la première étude italienne sur la science-fiction avec La Fantascienza (1963). On lui doit également cinq romans et une cinquantaine de nouvelles. La European Science Fiction Society (ESFS) lui a remis un prix pour l’ensemble de sa carrière en 1989.