Que s’est-il réellement passé en juin 1940 ?
Voici un livre dérangeant. Dans une démonstration dont l’évidence s’impose à l’esprit, Bernard Legoux nous prouve qu’en juin 1940 l’armistice était la seule solution envisageable. Il n’y avait aucune alternative crédible ! Le 16 juin 1940, après un retrait total de l’armée britannique, l’armée française était submergée par la Wehrmacht. D’immenses destructions, des millions de réfugiés paniqués encombraient les routes. Des troupes en grande infériorité numérique et en retraite rapide interdisaient tout espoir de renverser la situation. Par ailleurs, les insuffisances militaires et industrielles de l’Empire français ne permettaient pas d’envisager une poursuite efficace de la lutte contre l’Allemagne.
Seul un armistice pouvait éviter une capitulation sans conditions de l’armée et permettait de protéger le mieux possible la population et les prisonniers de guerre contre la barbarie nazie. Cet armistice a donné l’occasion à la France de conserver sa flotte, son empire colonial et une grande partie du pays libre de toute occupation. Il lui a offert la possibilité, en novembre 1942, de reprendre la lutte, aux côtés des Alliés, dans les meilleures conditions. Il lui a encore permis d’épargner la vie de plusieurs centaines de milliers de combattants et de civils. Hitler a reconnu lui-même avoir commis une grave erreur en l’accordant.
L’auteur nous montre que l’Histoire « officielle », qui ne cesse de stigmatiser cet armistice, répond incontestablement beaucoup plus à des motifs politiciens qu’au désir de se rapprocher de la vérité historique.
Un livre historique dérangeant qui bouscule les idées reçues sur l'un des épisodes méconnus de la Seconde Guerre Mondiale
A PROPOS DE L'AUTEUR :
Bernard Legoux est spécialiste de l’histoire de France en 1940. Cet écrivain s’illustre également comme membre de la Commission française de l’histoire militaire.
EXTRAIT :
Est-il encore utile, peut-on se demander, de parler à nouveau de la période si troublée de 1939/1940 ? Je crois que de nombreux Français s’intéressent à une époque où la plupart d’entre eux n’étaient pas encore nés, qui a tellement divisé leurs parents, et qui est toujours évoquée d’abondance dans les librairies ou à la télévision. Pendant plus de soixante ans certains lobbies ont beaucoup contribué à déformer la perception de cette période dramatique des mois de mai à juillet 1940 et il s’est constitué une « Histoire quasi officielle » dont les rapports avec la réalité sont souvent assez lointains. En effet elle se caractérise par une diabolisation complète de l’armistice et du gouvernement qui fut obligé de le demander et au contraire par des éloges dithyrambiques de tous ceux qui s’y sont opposés. Pour cela :
La défaite de juin 1940 est minimisée ainsi que ses conséquences. Le maréchal Pétain et le général Weygand sont désignés comme les principaux responsables de cette défaite. On laisse même entendre souvent qu’ils l’ont provoquée intentionnellement pour prendre le pouvoir.
La conclusion de l’armistice est considérée comme une trahison, notamment vis-à-vis des alliés britanniques auxquels est censé nous lier un traité conclus le 28 mars 1940, et cet armistice est considéré comme « abominable ». Le gouvernement aurait dû partir en Afrique du Nord vers laquelle auraient pu être acheminés 500 000 hommes avec leurs matériels en juin 1940. L’armistice n’est donc qu’une « capitulation » qui a comme principal résultat de mettre toute la France à la disposition des Allemands (Discours du général de Gaulle).