Aden Arabie
Paul Nizan
L'incipit du roman est resté célèbre : « J'avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c’est le plus bel âge de la vie. »
Normalien et philosophe, Paul Nizan quitte l'École normale en 1926, et fuit l'ennui et les pesanteurs de la société française en partant loin...
D'abord séduit par l'exotisme de l'Arabie, Nizan découvre à Aden le même ordre social implacable, et il est saisi par la question coloniale : « Aden est un comprimé d'Europe chauffé à blanc ».
Quand il revient en Europe à l'été 1927, il a trouvé ses ennemis, les classes dominantes, l'ordre social et le règne de la loi du profit. Peu après, il adhère au parti communiste.
Aden Arabie est à la fois un récit de voyage autobiographique, un essai et un pamphlet, constat de l'état du monde et dénonciation de la bourgeoisie, de sa philosophie et de sa culture. Désormais, « il ne faut plus craindre de haïr, il ne faut plus rougir d'être fanatique », car « il n'existe que deux espèces humaines qui n'ont que la haine pour lien, celle qui écrase et celle qui ne consent pas à être écrasée ».
La conclusion de Nizan sur cet itinéraire critique est amère pour lui-même : « Avais-je besoin d'aller déterrer des vérités si ordinaires dans les déserts tropicaux et chercher à Aden les secrets de Paris. »
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