Jean Giraudoux (1882-1944)
"JUPITER : Elle est là, cher Mercure !
MERCURE : Où cela, Jupiter ?
JUPITER : Tu vois la fenêtre éclairée, dont la brise remue le voile. Alcmène est là ! Ne bouge point. Dans quelques minutes, tu pourras peut-être voir passer son ombre.
MERCURE : À moi cette ombre suffira. Mais je vous admire, Jupiter, quand vous aimez une mortelle, de renoncer à vos privilèges divins et de perdre une nuit au milieu de cactus et de ronces pour apercevoir l’ombre d’Alcmène, alors que de vos yeux habituels vous pourriez si facilement percer les murs de sa chambre, pour ne point parler de son linge.
JUPITER : Et toucher son corps de mains invisibles pour elle, et l’enlacer d’une étreinte qu’elle ne sentirait pas !
MERCURE : Le vent aime ainsi, et il n’en est pas moins, autant que vous, un des principes de la fécondité."
Jupiter s'est entiché de la belle Alcmène et a décidé qu'ils auraient un fils ensemble : Hercule. Mais Alcmène est mariée à Amphitryon et l'aime. Le dieu des dieux arrivera-t-il à ses fins ? Ses subterfuges seront-ils suffisants ?
Comédie en 3 actes.