Delly (1875-1947) (1876-1949)
"Le professeur Handen déposa sa plume et se renversa dans son fauteuil avec un soupir de soulagement.
Il était enfin terminé, ce travail sur les origines de la Germanie, œuvre longue et ardue qui lui avait pris des années, coûté de patientes recherches et devait donner à son nom une célébrité européenne. Maintenant, il lui serait loisible de prendre du repos, et peut-être, l’esprit plus tranquille, donnerait-il au corps la vigueur qui lui manquait.
Un grand frisson le secoua tout entier.
La chaleur était cependant intolérable dans ce cabinet de travail fermé de portières et de lourds rideaux, encombré de bibliothèques et de tables chargées de livres. C’était la retraite austère du savant... celle aussi d’un homme qui souffrait, qui se sentait envahi, terrassé chaque jour par une faiblesse plus grande.
En un geste las, la main fine du professeur passa à plusieurs reprises dans les cheveux blonds à peine grisonnants qui couronnaient son front très haut. Une fatigue indicible se lisait dans son regard, et, un instant, ses yeux se fermèrent. Mais aussitôt il se redressa. Repoussant d’un geste impatient les manuscrits épars devant lui, il murmura :
– Vais-je me laisser aller, maintenant ? Qu’ai-je donc ce soir ? Je ne suis pas malade, cependant... et même je vais certainement mieux."
Romance.
Anita, devenue orpheline, doit désormais vivre au foyer de cousins éloignés : les Handen. Ce n'est que mépris et humiliation de la part de cette famille orgueilleuse car si le père d'Anita était un Handen, il était considéré comme un misérable aventurier qui avait osé épouser une Espagnole catholique et pauvre...