« Tout ce qu'on m'a enseigné, toutes les sciences humaines que j'ai étudiées et approfondies, toutes les recherches enfin que j'ai faites sur le principe et l'essence des choses, ne m'ont servi qu'à savoir que je ne sais rien. » - Socrate
Platon utilise le procès puis la mort de Socrate pour nous livrer le mythe fondateur de la figure du philosophe dans la tradition occidentale. Socrate accusé à Athènes, doit répondre à trois chefs d’accusation : corruption de la jeunesse, non-reconnaissance de l’existence des dieux traditionnels athéniens, et introduction de nouvelles divinités dans la cité. Platon sous forme d’un dialogue, nous livre les points clés de sa défense.
Cette oeuvre littéraire d’une grande portée tente de dresser le portrait idéal du philosophe, Socrate devenant l’incarnation même de la philosophie mais également de l’humanité. Cet image du sage méprisé et incompris par la société fait écho avec l’Allégorie de la Caverne.
EXTRAIT : « I. – Quelle impression mes accusateurs ont faite sur vous, Athéniens, je l’ignore. Pour moi, en les écoutant, j’ai presque oublié qui je suis, tant leurs discours étaient persuasifs. Et cependant, je puis l’assurer, ils n’ont pas dit un seul mot de vrai. Mais ce qui m’a le plus étonné parmi tant de mensonges, c’est quand ils ont dit que vous deviez prendre garde de vous laisser tromper par moi, parce que je suis habile à parler. Qu’ils n’aient point rougi à la pensée du démenti formel que je vais à l’instant leur donner, cela m’a paru de leur part le comble de l’impudence, à moins qu’ils n’appellent habile à parler celui qui dit la vérité. Si c’est là ce qu’ils veulent dire, j’avouerai que je suis orateur, mais non à leur manière. Quoi qu’il en soit, je vous répète qu’ils n’ont rien dit ou presque rien qui soit vrai. Moi, au contraire, je ne vous dirai que l’exacte vérité. »