Max du Veuzit (1876-1952)
"Francine Montel sâĂ©tait levĂ©e au coup de timbre avertisseur pour aller recevoir le visiteur qui sâannonçait.
Dans la pénombre du vestibule, une forme féminine apparut que la maßtresse de logis identifia tout de suite :
â Oh ! Arlette ! Quelle bonne surprise !... Bonjour, ma chĂ©rie !
â Bonjour, ma grande ! rĂ©pondit dâune voix douce la nouvelle venue. Je ne te dĂ©range pas ?
â Penses-tu !... Entre donc bien vite.
La jeune femme avait saisi aux Ă©paules Arlette Dalimours, son amie dâenfance, et elle la regardait avec une affectueuse stupeur.
â Ah ! par exemple ! Si je mâattendais Ă te voir !...
De nouveau, elles sâembrassĂšrent avec chaleur, heureuses de se retrouver ensemble aprĂšs tant de mois de sĂ©paration.
Leurs effusions terminĂ©es, Francine entraĂźna lâarrivante vers la salle Ă manger-salon â on dit salle de sĂ©jour aujourdâhui â oĂč elle travaillait auprĂšs de ses deux enfants. Et, dĂšs le seuil, elle commença joyeusement les prĂ©sentations :
â Voici mes deux bĂ©bĂ©s... Il y a longtemps que tu ne les as vus... Mon petit Philippe que tu connais bien et ma petite Claudine qui a grandi ?...
â Oui, elle a grandi !... Ils sont magnifiques, tous les deux !
La visiteuse avait maternellement attiré contre elle les deux babys et les examinait affectueusement.
Un nuage passa sur son front pĂąle."
Romance.
Afin de fuir un beau-pÚre trop entreprenant, la jeune Arlette se réfugie, à Paris, chez son amie d'enfance Francine. Pour toucher un héritage, elle doit se marier ; Elle contracte un mariage blanc avec un vieux monsieur : Anatole Lussan. A la mort de celui-ci, une année plus tard, la jeune veuve est suivie par un étrange personnage qui s'accroche à elle comme une ombre...