Dans toutes les officines occidentales, le gĂ©nĂ©ral Paul KagamĂ©, cet ex-chef des services secrets ougandais et proche conseiller du trĂšs cynique prĂ©sident ougandais Yoweri Kaguta Museveni, Ă©tait considĂ©rĂ© comme le vainqueur et le probable futur homme fort du Rwanda. Pourtant, il avait gardĂ© un mauvais souvenir Ă cause de la spectaculaire dĂ©bandade, en 1990, des rebelles rwandais basĂ©s en Ouganda face aux Ă©lĂ©ments des Forces armĂ©es zaĂŻroises conduits par le gĂ©nĂ©ral Mahele Lieko Bokungu. Ce dernier, en lâoccurrence Donatien, Ă©tait un ancien gamin de la zone de Ngiri-Ngiri que les ZaĂŻrois avaient affectueusement surnommĂ© « le tigre ». En tout cas, aprĂšs lâattentat en avril 1994 contre lâavion du gĂ©nĂ©ral JuvĂ©nal Habyarimana, la responsabilitĂ© de lâacte ayant provoquĂ© les massacres de plusieurs centaines de milliers de Rwandais demeurait inconnue. Aucune investigation nâavait Ă©tĂ© sĂ©rieusement menĂ©e sur le terrain.