Pour préparer la sortie d'Avatar II, nous analysons le premier épisode de James Cameron avec David Fakrikian, auteur de James Cameron, l'Odyssée d'un cinéaste !
Un film mal aimé ?
Succès colossal en 2009 (presque 3 milliards de dollars de recettes), Avatar de James Cameron devrait faire son grand retour avec 4 prochains films pendant toute la décennie 2020. Malgré une qualité technique et visuelle indéniable, le long-métrage reste rarement cité dans les plus grands films de science-fiction de sa génération. Son scénario a souvent été jugé simpliste et pas assez méta pour réjouir les spécialistes du genre. Le spectateur a pourtant rarement autant voyagé dans un blockbuster qui révolutionnait la 3D et qui a été à la cause de travaux dans toutes les salles de cinéma de France pour accueillir ce procédé immersif. On s'interroge avec notre invité sur les raisons de désamour.
Dans son ouvrage James Cameron, l'Odyssée d'un cinéaste , David Fakrikian écrit : "Dire qu’Avatar est un choc, une experience ultime cinematographique, est un euphemisme. C’est, enfin, apres 12 annees desertiques, le blockbuster americain qui remet les pendules a l’heure. Un film qui touche a l’essence meme du cinema, pour la reinventer. Un film d’une incroyable densité, visuelle et thematique.
Il faut évoquer ici la bicéphalité d’Avatar, un pied dans le futur et un dans le passé, sa perfection visuelle, sublimée par la 3D et son grand classicisme à la fois. Le film résume 100 ans de cinéma américain et international, fusionnant le western classique, la science-fiction, la japanimation ; Ford, Hawks, Delmer, Daves, Miyazaki, Oshii et Terence Malick, dans une enveloppe visuelle totalement neuve. Cameron réinvente son cinéma et le cinéma en général dans une œuvre profondément stupéfiante, qui fait ressembler ces réalisations passées à ce qu’elles sont : des films d’un autre siècle.
Pour la première fois, on croit à des êtres en pixels comme s’ils étaient réels et vivants, au point qu’on commence même à douter qu’il s’agisse d’images générées par ordinateur. Dans Avatar, tout semble réel. Plus qu’un film, Avatar est une date, un nouvel événement historique, comme l’a pu l’être, par la force des choses, Titanic. Un événement qui nous permet de retrouver le sentiment que devaient avoir nos arrière-grands-parents, en découvrant le premier film avec du son à l’ère du muet, ou le premier film en scope, ou en couleurs. Au-delà de la réussite visuelle, Avatar est aussi un film humaniste, avec un propos politique plus que jamais d’actualité, qui va générer la controverse, particulièrement aux Etats-Unis, où se mettent aussitôt à fuser des accusations d’anti-américanisme".