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Charbon animal : Entre Dostoievski et Tarantino

E-book


Trois hommes dans une ville miniÚre au Brésil. Un pompier, un employé dans un crématorium, un mineur.

Entrer dans un immeuble en feu, dĂ©foncer des portes Ă  la hache et sauver des vies. BrĂ»ler des corps Ă  800°C et les passer au broyeur. Travailler dans une mine Ă  deux cents mĂštres de profondeur et ne connaĂźtre du soleil que l’aube et le crĂ©puscule.

Des hommes qui ont le courage de tout faire, compétents mais ignorés. Des anti-héros invisibles, aux échecs plus nombreux que les succÚs.

Excaver du charbon vĂ©gĂ©tal ou transformer des corps en charbon animal. Ici, les professions sont violentes et emprisonnent. ConfrontĂ©s quotidiennement Ă  la mort physique et matĂ©rielle, ces travailleurs ne ressentent ni tristesse ni solitude. Ils vivent, du mieux qu’ils peuvent, et apprennent Ă  orienter leur regard lĂ  oĂč la misĂšre est moindre.

La jeune brĂ©silienne Ana Paula Maia rappelle Zola ou DostoĂŻevski dans ce premier opus d’inspiration naturaliste, et crĂ©e une bulle claustrophobe hypnotisante. Sa prose dessublimĂ©e ne cherche pas Ă  crĂ©er une beautĂ© lĂ  oĂč il n’y en a pas : elle montre ce que nous ne voulons pas voir – et rĂ©vĂšle une dignitĂ© lĂ  oĂč personne ne l’imagine.

"Charbon animal parle de la mort physiologique. Le corps mort est mis Ă  nu, sans Ă©tat d’ñme. Le talent d’Ana Paula Maia est de nous offrir un roman extrĂȘmement dense et doux Ă  la fois, un rĂ©cit clinique mais pas cynique." (Paula Anacaona)