Raconter mon histoire et des histoires qui pourraient ressembler aux vôtres, c’est lutter contre la mort. Le temps n’existe pas. Il n’existe que l’instant. Le passé n’est que parce que raconté. Raconter est un acte fondamental. Il sauve l’histoire. Il sauve le temps. Il le reconstruit. Même fictif, l’œuvre qui raconte est plus vraie que nos souvenirs.
Torturer les mots jusqu’à les pousser à se parler entre eux, présider à ce dialogue avec un brin de détachement et beaucoup de sollicitude. Laisser exister son amour de l’humanité dans chaque vers, et même son amour tout court. C’est un peu mon challenge dans ce morceau de moi et d’émoi.