Paul Féval Fils (1860-1933)
"Resté seul, Richelieu se redressa. Floué ? oui. Vaincu ? non ! Si, par la fuite du Chevalier, la reine lui échappait encore une fois la partie n’était pas finie.
À vrai dire, il semblait difficile, après tout ce temps perdu, d’empêcher les fugitifs de franchir le détroit. Mais le pouvoir du grand ministre ne tombait pas aux frontières. En Angleterre, il avait des moyens d’action qui, pour être occultes, n’étaient pas moins terribles, bien au contraire.
La conversation qu’il venait d’avoir avec l’amie de Mazarin lui hantait l’esprit.
– Cette comtesse de Suttland est à moi maintenant. La lettre que porte à son frère M. d’Artagnan contient des arguments sonnants qui m’assurent de Mac Legor. Par lui, j’ai Cromwell et ses Puritains.
« C’était fatal, les enfants du vieux laird Mac Diarmid devaient être à moi. Tel père...
Un sourire funèbre passa sur la sombre figure du maître.
– J’y songe, Mazarin paraît en savoir long sur ce petit Chevalier, il m’a demandé le silence à son sujet devant la comtesse. Donc, elle le connaît, ou s’y intéresse."
Tome IV.
Suite de "Le secret de la Bastille" et fin du cycle "D'artagnan contre Cyrano".