Le dessin est un champ fructueux et aujourdâhui inexplorĂ©. Dessiner lâHistoire, câest se demander ce que cela implique de traduire le passĂ©, qui par dĂ©finition est Ă©vanoui, par le biais du dessin. Si quelque chose, au-delĂ du style graphique des auteurs rassemble les bandes dessinĂ©es «historiques» câest bien quâelles re-donnent Ă voir, quâelles re-mettent en scĂšne le passĂ© par le biais de lâimage et plus prĂ©cisĂ©ment du dessin. LĂ oĂč une bande dessinĂ©e « historique » pourrait se dĂ©finir câest bien lĂ oĂč â quâelle soit « sĂ©rieuse » ou humoristique â le dessinateur invoque tout un espace dâimagination, de considĂ©rations, de connaissances et dâinfluences qui viennent sâincarner au sein de sa production, de son tracĂ©. Que ce soit AstĂ©rix, Fritz Haber ou les bandes dessinĂ©es de SĂ©ra, ces oeuvres transcrivent et traduisent, par le dessin, une certaine forme du passĂ© historique. Dessiner lâHistoire interroge cette culture du passĂ© au coeur de notre Ă©poque. Si le passĂ© est une image, comment peut-on comprendre et rĂ©pandre une nouvelle pensĂ©e de lâĂ©criture visuelle de lâhistoire ?