« J’avais déjà déboutonné ma veste et je donnai de plus en plus l’impression de ce que j’étais, un marin en bordée. »
Le mystère de ces nouvelles, c’est qu’elles tiennent debout malgré l’alcool, le tumulte de la mer et les cœurs à vif. Elles devraient être un sommet d’abattement, eh bien non : l’imagination de l’auteur, entre deux bouffées de pipe, nous fait goûter la vie en gourmets ! Ses seules armes : la précision de son regard et l’élégance de son style ; des armes qui n’inquiètent ni ne blessent. Parfois circulant et observant ses semblables, parfois immobile pour une déambulation intérieure, toujours pudique, l’auteur navigue dans un univers infini : celui du cœur des hommes — qu’il observe dans une perplexité enthousiaste. Loin des lieux communs sur le voyage, le lecteur est invité à sortir de lui-même pour mieux se sentir vivant...
Maurice Dufresse a vécu successivement trois vies, officier de Marine, espion et juge. À l’âge de 51 ans, rattrapé par la maladie, il a cessé toute activité professionnelle et vit pleinement sa vie à Saint-Lô dans la Manche en regardant le monde, animé par trois passions, une pour sa femme, une autre pour ses deux chiens, des Jack Russel, et une pour la pipe, objet de fumage qui rythme ses journées.
Il écrit depuis l’âge de 20 ans. Sous le pseudonyme de Pierre Siramy, il publie, en 2010, un livre de souvenirs opérationnels, « 25 ans dans les services secrets » (Flammarion) et, en 2011, un roman, « Les ombres de Tibhirine » (Presses de la Cité), dans lequel il dévoile pour la première fois le sinistre rôle des autorités algériennes dans l’assassinat en 1996 de sept moines, mais espionnage et politique ne sont que des prétextes pour se livrer à une lente réflexion sur la foi et la religion, sur l’homme.
