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Essai sur les préjugés : De l'influence des opinions sur les moeurs et sur le bonheur des Hommes

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Paul Thiry, baron d’Holbach, philosophe allemand d’expression française, place l’homme raisonnable au centre de toute sa philosophie. Il est l’un des premiers auteurs ouvertement athées, il nous offre ici un texte d’une grande portée idéologique sur les préjugés, leurs mécanismes et leurs conséquences sociales.

Un grand classique des Sciences Sociales à découvrir ou à redécouvrir.

Le texte comporte La Lettre de M. Denis Diderot sur l’examen de l’Essai sur les préjugés.

EXTRAIT : « Que le genre humain ne se trompe donc plus sur la cause de ses maux, qu’il secoue le joug insupportable de ces préjugés sacrés qui ne serviront jamais qu’à troubler son esprit ; qu’il s’occupe de la terre qu’il habite ; qu’il songe à son existence présente ; que les nations, détrompées des Droits Divins de leurs chefs les rappellent à l’équité ; qu’elles les soumettent à des Lois ; qu’elles reprennent des droits inaliénables, soit qu’ils aient été arrachés par la force, ou surpris par la fraude, ou accordés par l’ignorance et la simplicité. Que le Citoyen n’obéisse qu’à la loi ; qu’en y vivant soumis il soit libre et sans crainte de personne ; qu’il travaille pour son propre bonheur : qu’il serve une Patrie et non pas une marâtre indigne de son amour, et non pas des Tyrans qui l’accablent de fers.

Qu’instruit par la raison et la vérité, qui lui montreront toujours ses intérêts véritables, l’homme s’attache à ses associés dont il dépend par ses besoins ; qu’il maintienne une société nécessaire à sa félicité ; qu’il défende une patrie que tout lui rendra chère ; qu’il obéisse à des lois qui seront le gage de sa sûreté ; qu’il soit soumis aux puissances légitimes et que celles-ci soient soumises à l’équité. En un mot, que la vérité soit montrée à l’homme, que sa raison soit développée par l’éducation, que la législation et le gouvernement lui rendent nécessaire la pratique des vertus que l’éducation lui aura enseignées ; qu’une morale éclairée le rende bon par principe, citoyen par intérêt, sujet soumis pour son propre bien-être.»