Cet ouvrage fait suite au précédent, « Et si Einstein s’était trompé sur un point capital dans son analyse aboutissant à la relativité restreinte ? » La remise en cause de la conception du temps, issue de la relativité restreinte, n’est que la partie émergée de l’iceberg et l’amorce d’un grand bouleversement. En effet, une fois ce positionnement accepté, va se poser la question de savoir sur quel postulat conceptuel une théorie générale de l’Univers peut reposer. Et, sur ce sujet, la philosophie et la physique devraient pouvoir converger. Cela peut même engendrer des répercussions sur l’analyse théologique. Mais je n’aborderai ce dernier sujet ici que sous l’angle de la philosophie, sans entrer dans un discours lié à une foi particulière.
Dans une de ses conférences, Étienne Klein nous fait remarquer qu’une question n’a peut-être pas été totalement traitée par la physique, « la question du principe moteur du temps », ce qui rendrait cette dernière incomplète. Mais, à partir du moment où l’on découvre qu’il faut sortir de la conception du temps associée à la relativité restreinte et qu’il y a un instant présent pour l’Univers, on comprend également que, le principe moteur du temps, c’est forcément celui du monde physique. Et ne se présentent pas trente-six manières pour lui d’agir, mais sans doute qu’une seule : une action immanente et par interrelation selon la détermination des éléments. On pourra ainsi retrouver progressivement l’idée d’un espace-temps, mais d’une manière bien différente de ce qui avait été conceptualisé par la relativité restreinte, et cela peut nous amener à approfondir certains aspects déjà présents dans la relativité générale.
C’est vraiment une théorie générale de l’espace et du mouvement, une théorie générale de l’Univers, qui se trouve en perspective. Je rejoins ainsi progressivement des intuitions déjà présentes dans mon premier livre, écrit en 1990, « À la recherche de la théorie de l’Univers ».