Guernica nâest pas un pseudonyme. Câest le prĂ©nom qui figure sur tous mes papiers officiels. Des papiers qui attestent que je suis nĂ© le jour dâavril 1937 oĂč les Heinkels et les Messerschmitts de la lĂ©gion condor ont dĂ©truit la capitale basque. Ici, dans mon entre deux mers, tout le monde mâappelle Guerni. Je ne renie pas mon prĂ©nom, mais sa seule Ă©vocation mâassocie Ă la mort Ă la guerre au massacre dâinnocents. Jâai beau le rogner, le diminuer, lâadoucir il me colle Ă la peau. Il fait partie de mon moi. Guernica câest le cotĂ© Myster Hyde du bonasse Guerni, la face cachĂ©e du gentil Ă©poux, la part dâombre du petit imprimeur de province dont les problĂšmes financier ressuscitent les vieux dĂ©mons.