Un gamin des quartiers mal barré peut réserver des surprises. Le pire ou le meilleur ?
â ARRETE, HEBNIE, arrĂȘte de trainer avec ces mauvais garçons. Si ton pĂšre Ă©tait encore lĂ , il serait fou. Pense aux soucis que tu me donnes. Pourquoi tu vas plus Ă lâĂ©cole, hein ? Regarde-toi ! Fais pas semblant. Et regarde-moi dans les yeux aussi ! OĂč tu as lâargent pour tout ça ? Câest mal ce que tu fais, ça se retournera contre toi, forcĂ©ment, Dieu te punira...
â ArrĂȘte avec le Bon Dieu, Mâman, il nous a laissĂ© tomber il y a longtemps, ton Dieu. Tout le monde nous a laissĂ© tomber, ton mari le premier.
â Tu nâas pas le droit de parler comme ça de ton pĂšre. Quand il a eu son accident de voiture au pays, il Ă©tait parti pour nous acheter une maison. On aurait une meilleure vie lĂ -bas, et tu ne tournerais pas comme ça...
â Câest quoi « comme ça » ? Tu dis pas non quand je te donne de lâargent pour les courses maintenant que tu touches plus rien... Et puis, câest pas juste que tu sois malade. Tâes en dialyse deux fois par semaine, tâas plus de force, rien. Ton Dieu, il sâen fout ! Il se fout de toi et de tes priĂšres. Je tourne pas mal, maman, je fais des affaires. Et ça me rĂ©ussit, tu vois bien.
Allez, ma pâtite maman, on va pas se disputer. Jâai du travail, on mâattend...
â Hebnie !
Hebnie, « Mon fils » en arabe. Il y a toute la tendresse dâune mĂšre et son dĂ©sespoir dans ce cri du cĆur. Mais Omar a autre chose en tĂȘte : la belle MĂ©lissa par exemple quâil faut Ă©blouir pour la conquĂ©rir. LâĂ©criture de Jeanne Desaubry au service dâune histoire dâaujourdâhui.