Raoul dâAvenac rentre tard, un soir, du thĂ©Ăątre dans une de ses garçonniĂšres. Ă sa surprise, le domicile est tout Ă©clairĂ© et une jeune femme Ă la figure intĂ©ressante est lĂ appuyĂ©e sur le guĂ©ridon et qui semble lâattendre. Raoul pense Ă une bonne fortune mais la jolie blonde ne veut pas quâon la touche. En rĂ©alitĂ©, la crĂ©ature est Ă©pouvantĂ©e et câest pour se refugier quâelle sâest introduite chez lui. Dans le mĂȘme temps, une vieille connaissance, le brigadier ThĂ©odore BĂ©choux, lâappelle par tĂ©lĂ©phone de la rĂ©gion normande oĂč il Ă©tait en convalescence, pour lui demander de lâaide dans une affaire compliquĂ©e prĂšs du Havre, Ă Radicatel, une localitĂ© qui nâest visiblement pas inconnue de sa belle visiteuse.
Le manoir de La Barre-y-va (allusion au phĂ©nomĂšne rĂ©gional de mascaret), sis prĂšs dâune riviĂšre, lâAurelle, est maintenant la propriĂ©tĂ© de Bertrande et de Catherine, deux sĆurs qui furent Ă©levĂ©es par leur grand-pĂšre, Michel Montessieux, industriel installĂ© Ă Paris, et qui ne passait Ă la Barre-y-va que deux fois par an. Ce dernier, passionnĂ© de sciences occultes et dâalchimie est mort subitement il y a prĂšs de deux ans. Les sĆurs sont revenues au domaine qui avait depuis Ă©tĂ© abandonnĂ©, pour y passer lâĂ©tĂ©. Le lendemain dâune soirĂ©e au manoir Ă laquelle BĂ©choux Ă©tait conviĂ© en voisin, ce policier bĂ©nĂ©vole est alertĂ© par la dĂ©couverte dâun corps gisant au bord de la riviĂšre. Monsieur Guercin, lâĂ©poux de Catherine, vient dâĂȘtre assassinĂ©. Ce ne sera pas, de loin, le seul Ă©vĂ©nement dramatique de lâaffaire. Lupin va ĂȘtre confrontĂ© Ă une des plus ahurissantes Ă©nigmes de son existence. La maniĂšre dont il va suivre cette longue enquĂȘte fait penser Ă celle du dĂ©tective dâAgatha Christie. La situation deviendra si pĂ©rilleuse que Catherine dĂ©livre un blanc-seing : « Je donne tous pouvoirs Ă M. Raoul dâAvenac pour rechercher la vĂ©ritĂ© et prendre les dĂ©cisions conformes Ă mes intĂ©rĂȘts ».