Découvrez un nouveau numéro en version numérique de la revue littéraire belge Marginales
Par les temps bouleversés que nous vivons, où la folie des hommes semble faire fi de toute prudence et nous conduit d’un jour à l’autre au bord du pire, il pourrait paraître inconvenant de se pencher sur le sort d’un petit pays prospère, situé au cœur de l’ensemble multinational le plus riche du monde. Pourquoi faire cas de querelles qui, en regard de ce qui se passe à deux heures de vol de Bruxelles, paraissent dérisoires ? Certes, nous sommes, au moment où nous mettons sous presse, à la veille d’une consultation importante, puisqu’en Belgique, le vote européen coïncide avec des scrutins à l’échelle du pays et de ses composantes. Le fait que ces élections soient les dernières du siècle ne suffit cependant pas à les rendre exceptionnelles. Et, face à la guerre qui broie des vies par centaines de milliers, on objectera qu’il y a là, de notre part, un singulier égocentrisme, cette indifférence des nantis que ne préoccupe que la pérennité de leur confort et de leur tranquillité.
Ce n’est pas faute d’avoir hésité que nous avons, malgré la guerre en ex-Yougoslavie, maintenu le thème prévu et, avouons-le, ourdi de longue date. Nous nous sommes même reproché de ne pas avoir laissé faire les événements, comme pour les centres d’intérêt précédents. Ici, pour une fois, nous avons pris en compte assez tôt un événement au demeurant connu depuis belle lurette. Et nous nous sommes demandé si l’Histoire ne nous donnait pas une leçon, en nous rappelant que l’on n’est jamais à l’abri d’une catastrophe, que la démence autodestructrice est une composante foncière de l’homme, et qu’une fois celle-ci déchaînée, on ne voit plus comment la contenir...
Des poèmes et nouvelles inspirés par la situation politique belge avec des écrivains comme Emmanuèle Sandron, Leo Gillessen ou encore Françoise Houdart.
À PROPOS DE LA REVUE
Marginales est une revue belge fondée en 1945 par Albert Ayguesparse, un grand de la littérature belge, poète du réalisme social, romancier (citons notamment Simon-la-Bonté paru en 1965 chez Calmann-Lévy), écrivain engagé entre les deux guerres (proche notamment de Charles Plisnier), fondateur du Front de littérature de gauche (1934-1935). Comment douter, avec un tel fondateur, que Marginales se soit dès l’origine affirmé comme la voix de la littérature belge dans le concert social, la parole d’un esprit collectif qui est le fondement de toute revue littéraire, et particulièrement celle-ci, ce qui l’a conduite à s’ouvrir à des courants très divers et à donner aux auteurs belges la tribune qui leur manquait.
Marginales, c’est d’abord 229 numéros jusqu’à son arrêt en 1991. C’est ensuite sept ans d’interruption et puis la renaissance en 1998 avec le n°230, sorti en pleine affaire Dutroux, dont l’évasion manquée avait bouleversé la Belgique et fourni son premier thème à la revue nouvelle formule. Marginales reprit ainsi son chemin par une publication régulière de 4 numéros par an.
LES AUTEURS
Jacques De Decker, Gérard Adam, Véronique Bergen, Éric Brogniet, Jean-Pierre Dopagne, Claude Javeau, Jozef Deleu, Luc Dellisse, Frans Denissen, Alain Berenboom, Eddy Van Vliet, Jean-Louis Lippert, Emmanuèle Sandron, Leo Gillessen, Françoise Houdart, Daniel Simon, Monique Thomassettie, Jean-Baptiste Baronian, Jacques Sojcher, Michel Torrekens, Yves Wellens, Émile Clemens, Claire Lejeune et Adolphe Nysenholc.