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La femme au collier de velours

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Alexandre Dumas (1802-1870)

"Le 4 dĂ©cembre 1846, mon bĂątiment Ă©tant Ă  l’ancre depuis la veille dans la baie de Tunis, je me rĂ©veillai vers cinq heures du matin avec une de ces impressions de profonde mĂ©lancolie qui font, pour tout un jour, l’Ɠil humide et la poitrine gonflĂ©e.

Cette impression venait d’un rĂȘve.

Je sautai en bas de mon cadre, je passai un pantalon Ă  pieds, je montai sur le pont, et je regardai en face et autour de moi.

J’espĂ©rais que le merveilleux passage qui se dĂ©roulait sous mes yeux allait distraire mon esprit de cette prĂ©occupation, d’autant plus obstinĂ©e qu’elle avait une cause moins rĂ©elle.

J’avais devant moi, Ă  une portĂ©e de fusil, la jetĂ©e qui s’étendait du fort de la Goulette au fort de l’Arsenal, laissant un Ă©troit passage aux bĂątiments qui veulent pĂ©nĂ©trer du golfe dans le lac. Ce lac, aux eaux bleues comme l’azur du ciel qu’elles rĂ©flĂ©chissaient, Ă©tait tout agitĂ©, dans certains endroits, par les battements d’ailes d’une troupe de cygnes, tandis que, sur des pieux plantĂ©s de distance en distance pour indiquer des bas-fonds, se tenait immobile, pareil Ă  ces oiseaux qu’on sculpte sur les sĂ©pulcres, un cormoran qui, tout Ă  coup, se laissait tomber Ă  la surface de l’eau avec un poisson au travers du bec, avalait ce poisson, remontait sur son pieu, et reprenait sa taciturne immobilitĂ© jusqu’à ce qu’un nouveau poisson, passant Ă  sa portĂ©e, sollicitĂąt son appĂ©tit, et, l’emportant sur sa paresse, le fit disparaĂźtre de nouveau pour reparaĂźtre encore."

1793 : A Mannheim (Allemagne), ThĂ©odore Hoffmann est amoureux d'Antonia, la fille du chef d'orchestre Gotlieb Murr. ThĂ©odore dĂ©cide de visiter Paris qui est selon lui le symbole de la libertĂ©. Il promet Ă  sa fiancĂ©e de lui ĂȘtre fidĂšle et ne plus jouer d'argent... Mais Ă  Paris, c'est la Terreur...