Comment habitons-nous, dans la Nord-Amérique? Quelle est notre manière collective d'être sur cette terre et comment en tirons-nous notre subsistance? L'ouvrage propose une enquête géophilosophique sur l'habitation postcoloniale, qui fait apparaître le vécu spatial contemporain comme un mouvement général de déracinement. Ce mouvement correspond au processus de colonisation et à la révolution industrielle, dont l'habitat actuel est le résidu.
L'autrice met au jour les forces, les valeurs et les formes de cet arrachement, en même temps qu'elle examine celles de la résistance à cette tendance, exposant ainsi les tensions du rapport à la territorialité. La méthode retenue, transdisciplinaire, réunit l'analyse du discours, l'auto-ethnographie, la documentation photographique, l'histoire des idées, la critique littéraire et l'analyse phénoménologique : une démarche inédite et fructueuse, qui débouche sur une poétique de l'espace.