H.-G. Wells (1866-1946)
"Personne nâaurait cru, dans les derniĂšres annĂ©es du XIXe siĂšcle, que les choses humaines fussent observĂ©es, de la façon la plus pĂ©nĂ©trante et la plus attentive, par des intelligences supĂ©rieures aux intelligences humaines et cependant mortelles comme elles ; que, tandis que les hommes sâabsorbaient dans leurs occupations, ils Ă©taient examinĂ©s et Ă©tudiĂ©s dâaussi prĂšs peut-ĂȘtre quâun savant peut Ă©tudier avec un microscope les crĂ©atures transitoires qui pullulent et se multiplient dans une goutte dâeau. Avec une suffisance infinie, les hommes allaient de-ci de-lĂ par le monde, vaquant Ă leurs petites affaires, dans la sereine sĂ©curitĂ© de leur empire sur la matiĂšre. Il est possible que, sous le microscope, les infusoires fassent de mĂȘme. Personne ne donnait une pensĂ©e aux mondes plus anciens de lâespace comme sources de danger pour lâexistence terrestre, ni ne songeait seulement Ă eux pour Ă©carter lâidĂ©e de vie Ă leur surface comme impossible ou improbable. Il est curieux de se rappeler maintenant les habitudes mentales de ces jours lointains. Tout au plus les habitants de la Terre sâimaginaient-ils quâil pouvait y avoir sur la planĂšte Mars des ĂȘtres probablement infĂ©rieurs Ă eux, et disposĂ©s Ă faire bon accueil Ă une expĂ©dition missionnaire. Cependant, par-delĂ le gouffre de lâespace, des esprits qui sont Ă nos esprits ce que les nĂŽtres sont Ă ceux des bĂȘtes qui pĂ©rissent, des intellects vastes, calmes et impitoyables, considĂ©raient cette terre avec des yeux envieux, dressaient lentement et sĂ»rement leurs plans pour la conquĂȘte de notre monde. Et dans les premiĂšres annĂ©es du XXe siĂšcle vint la grande dĂ©sillusion."
A la fin du XIXe siÚcle, plusieurs astronomes observent, pendant une dizaine de nuits, des curieux événements sur la planÚte Mars : des éclairs mais aussi des explosions de gaz. Les phénomÚnes stoppent mais des météores, en provenance de ladite planÚte, s'écrasent sur la Terre... de bien étranges météores de forme cylindrique...