Le chef-d’œuvre d'une des légendes de la littérature française d'après guerre.
Observer la loi du silence pour épargner à ses complices les rigueurs de la justice et mijoter dans le placard sans que personne se soucie d’envoyer des mandats ou des colis, il y a de quoi mettre en rage le plus doux des malfrats. Rien d’étonnant si Alphonse, libéré pour raison de santé, veut demander des comptes à ses associés de naguère : Rouquemoute le poussah, Edmond Clancul et Youpe le fourgue.
Reste à savoir sous quelle pierre ces cloportes se sont cachés. Aux anciennes adresses, plus personne. En cours de route, Alphonse cueille une jolie fleur nommée Anne-Marie. Il l’a rencontrée dans une galerie d'art et la retrouve dans celle du fourgue transmué en mécène de la peinture. Ainsi le plomb vil en or s’est-il changé... Ce n’est rien comme métamorphose à côté de celle d’Edmond. Alphonse va au-devant d’une surprise autrement phénoménale.
Il raconte tout cela d’une plume alerte mais châtiée (« Je travaille dans l’élagage », dit-il), en homme qui a lu et vécu plus encore, ce qui lui permet de se moquer avec esprit des cuistres et des cagots et de découper avec art une tranche de vie succulente.
Alphonse Boudard est une légende de la littérature française d'après guerre aux côtés de René Fallet, Albert Simonin ou encore Antoine Blondin.
Né à Paris en 1925, de père inconnu et de mère trop connue, il est élevé dans le 13e arrondissement prolétaire. Résistant de la première heure, il reçoit la médaille militaire. Mais après la guerre, il vit de petits boulots et traficote. Il glisse doucement mais sûrement vers la pègre. Plusieurs séjours en prison et sanatorium lui inspireront La Cerise et L'Hôpital. A 33 ans, il se consacre à l'écriture. Sa langue est verte, nourrie de l'argot et du langage populaire. Ses romans sont largement autobiographiques. Au cinéma, il collabore avec Michel Audiard, puis écrira pour Jean Gabin .