Emmanuel Bove (1898-1945)
"Par une belle fin dâaprĂšs-midi dâautomne, Jean Michelez, qui Ă©tait descendu de tramway Ă la porte de Champerret, suivait Ă pied, en flĂąnant, le long boulevard Bineau, Ă Neuilly, Ă lâextrĂ©mitĂ© duquel se dressait la villa La vie lĂ quâil habitait avec sa femme et ses deux enfants. CâĂ©tait un des derniers beaux jours de lâannĂ©e. Un vent tiĂšde soulevait la poussiĂšre de la chaussĂ©e. Tout gardait encore les traces de lâĂ©tĂ©. Les arbres nâavaient point perdu leurs feuilles, ces feuilles poussiĂ©reuses de fin de saison que les orages nâont mouillĂ©es quâĂ demi. Dans les jardins, des tentes claires abritaient les meubles rustiques. Les appels, les voix, les conversations, Ă©taient sonores. De temps Ă autre, une fenĂȘtre ouverte laissait sâĂ©chapper vers le ciel bleu les chants dâun phonographe ou dâun appareil de t. s. f.
M. Michelez regarda sa montre. Il Ă©tait sept heures. La nuit tombait dĂ©jĂ . Il pressa le pas, non point dans la crainte de faire attendre sa femme, mais parce que, brusquement, il venait dâĂ©prouver le besoin irrĂ©sistible dâĂȘtre chez lui, de parler, de se sentir entourĂ©."
Jean Michelez est un entrepreneur qui a réussi. Les expériences de la vie lui ont appris à ne compter sur personne. Un jour une voisine vient lui demander de l'aide pour sa fille Dinah qui va mourir si elle ne se fait pas soigner trÚs vite en Suisse...
Court roman.