Jâai toujours pensĂ© que les choses Ă©taient immuables. Ma vie Ă©tait parfaite, bien ordonnĂ©e, il nây avait rien qui dĂ©passait.
Et puis, il y a eu « ça ».
« ça », câest la mort. Soudaine, imprĂ©visible.
La mort qui est la fin de tout. Le néant. Enfin, je croyais.
Alors, jâai fait ce que la mort mâa imposĂ© : dĂ©construire, renverser, sâouvrir, sortir des schĂ©mas, emprunter dâautres chemins.
Avant « ça », je ne savais pas que les oiseaux avaient mille langues colorĂ©es. Je nâimaginais pas non plus que les arbres communiquaient entre eux et je ne soupçonnais guĂšre que la forĂȘt Ă©tait cette entitĂ© pratiquant lâentraide et la coopĂ©ration avec un langage dissĂ©minĂ© au fil des pluies, des sĂ©cheresses, des tempĂȘtes et des saisons avec des mots trop lents pour lâimpatience de lâhomme et des phrases trop pudiques dans un monde si bruyant, nous laissant croire que le Vivant pouvait sâappeler nature et que la mort Ă©tait le nĂ©ant.
La mort nâest pas la fin de tout et fiche un heureux bordel chez les vivants.
Ă PROPOS DE L'AUTRICE
Karine Degunst est enseignante de formation. Auteure de blogs et de livres sur des sujets aussi divers que lâenseignement, lâĂ©co-anxiĂ©tĂ© et la ProcrĂ©ation MĂ©dicalement AssistĂ©e. Elle vit en Centre-Bretagne, continue Ă Ă©crire et propose des animations autour de la transition Ă©cologique et la rĂ©silience locale.