Pierre Zaccone (1818-1895)
"Le 25 mars 1851, un charmant aviso grĂ©Ă© en goĂ©lette quittait New-York, vers cinq heures de lâaprĂšs-midi, et, poussĂ© par une brise favorable, prenait la mer, toutes voiles dehors.
CâĂ©tait lâAtalante, un des plus fins voiliers de la marine.
La petite goĂ©lette faisait partie dâune escadre dâexploration qui Ă©voluait sur les cĂŽtes dâAmĂ©rique ; elle avait reçu pour mission dâaller prendre Ă New-York les dĂ©pĂȘches de France, et, aprĂšs avoir mouillĂ© quelques jours en vue du port, elle repartait, alerte et vive, pour rallier lâescadre et lui apporter les correspondances attendues.
Le temps Ă©tait superbe, lâhorizon trĂšs pur, quoique la brise fĂ»t un peu forte, lâAtalante nâavait pas diminuĂ© de toile.
Aussi filait-elle, coquettement inclinĂ©e sur tribord, et laissant derriĂšre elle un long sillage dâĂ©cume auquel les rayons du soleil couchant imprimaient comme un reflet de pourpre.
Presque tous les matelots Ă©taient montĂ©s sur le pont et le commandant lui-mĂȘme venait de sâaccouder aux bastingages pour embrasser dâun dernier regard le vaste panorama de New-York, qui allait tout Ă lâheure sombrer et disparaĂźtre dans les flots dâor de lâhorizon.
Cela dura une heure Ă peu prĂšs, au bout de laquelle les premiĂšres brumes du soir commencĂšrent Ă flotter dans lâair, pendant que la brise se mettait Ă mollir."
1851. Gaston de Pradelle, commandant la goélette "l'Atalante", aprÚs avoir essuyé un ouragan, reçoit un étrange appel à l'aide provenant d'un phare...