Le 22 décembre 1894, un procès d’État condamne un capitaine juif, alsacien, innocent de toute charge, pour crime de « haute trahison » (en faveur de l’Allemagne). S’ouvre, deux ans plus tard, une crise majeure de la République. Mais l’engagement pour Dreyfus, la défense des droits de l’homme et du citoyen, la lutte contre l’antisémitisme et le nationalisme entraînent un sursaut civique de la société. Le 12 juillet 1906, un arrêt solennel de la Cour de cassation réhabilite l’officier. L’Affaire inaugure un âge démocratique porté par l’engagement des intellectuels, la reconnaissance de nouvelles libertés, la solidarité pour les opprimés de par le monde.
Vincent Duclert, historien de la France contemporaine, professeur à Sciences Po, signe une synthèse sur l’affaire Dreyfus remarquable de rigueur et de clarté.
Un texte indispensable pour comprendre ces mutations si décisives pour la Belle Époque, et qui, 120 ans plus tard, demeurent d’actualité face à la raison d’État, au viol de la justice et à l’abandon des persécutés.