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Le bacille

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Martial Procas est un scientifique reconnu, spĂ©cialiste des microbes pathogĂšnes. De plus il est beau et le tout-Paris, en particulier fĂ©minin, accourt Ă  ses confĂ©rences universitaires. Un jour, une belle AmĂ©ricaine attire son regard et il tombe Ă©perdument amoureux de cette femme qui se rĂ©vĂšle une aventuriĂšre et le quitte quelques semaines Ă  peine aprĂšs leur mariage. Quand il s'en rend compte, Procas est victime d'une crise trĂšs grave, un cas de cyanose dĂ» Ă  un rĂ©trĂ©cissement de l'artĂšre pulmonaire. Procas prend une teinte bleue qui ne le quittera plus. DĂšs lors, victime de la haine de ses semblables, il doit fuir car «rien n'Ă©tait impressionnant comme cette face qui semblait celle d'un cadavre en dĂ©composition et qui Ă©tait cependant Ă©clairĂ©e par deux yeux jeunes oĂč se lisaient la douleur de vivre encore et l'exaspĂ©ration de ne plus compter parmi les vivants...». Extrait : Tout Ă  coup il s'arrĂȘta. Un portrait de Meg accrochĂ© au mur le regardait de ses grands yeux Ă©tonnĂ©s. Il le contempla quelques instants, puis baissa lentement la tĂȘte, comprimant de ses deux mains les battements dĂ©sordonnĂ©s de son cƓur. Maintenant que sa fureur Ă©tait calmĂ©e, que sa haine avait fait place Ă  un grand abattement, il se sentait devenir lĂąche, et si Meg fĂ»t revenue Ă  cet instant, peut-ĂȘtre se serait-il jetĂ© Ă  ses pieds comme un coupable. Il regarda de nouveau le portrait, la poitrine secouĂ©e de petits sanglots convulsifs, puis passa dans le salon, qui s'illumina dĂšs qu'il en ouvrit la porte. Le piano Ă©tait demeurĂ© ouvert et, sur le pupitre, s'Ă©talait encore une berceuse de Grieg, qu'il aimait Ă  entendre et qu'il faisait souvent jouer Ă  Meg, car il trouvait Ă  cette mĂ©lodie un charme mĂ©lancolique et doux, dont son cƓur d'amant Ă©tait Ă©trangement troublĂ©.