Dans ces nouvelles, René Boylesve capture la vie des campagnes, mais aussi le début d’une Guerre qui s’annonce longue, la première Guerre mondiale. A l’arrière aussi, la vie est bouleversée. Jamais les nouvelles ne décrivent le front, mais les paroles rapportées par les personnages suffisent à peindre ces tableaux d’horreur que l'on ne souhaiterait jamais voir. Parfois, aussi, la Guerre est absente, et l’on rit des situations cocasses, et l’on en sort le cœur léger — un délassement que René Boylesve trouvait, lui, dans l’écriture d’un des recueils de nouvelles le plus touchant en son genre.
René Marie Auguste Tardiveau dit René Boylesve (1867-1926) est un écrivain français né en Indre-et-Loire. Sa mère meurt alors qu'il n'a que quatre ans. S’enchaîne ensuite une enfance compliquée. Sa grande-tante qui l'élève décède en 1876. et son grand-père se suicide quelques temps après. René est alors renvoyé chez son père qui se suicidera à son tour en 1883. Le demi-frère de René meurt, lui aussi, tué à la guerre en 1917. Il publie son premier texte à dix-sept ans. Il rencontre Jane Avril, et jusqu'en 1896 publie dans des revues sous divers pseudonymes. Il choisit définitivement celui de Boylesve, nom dérivé de celui de sa mère. A compter de cette date, il publie ses premiers romans. « Le Médecin des Dames de Néant », « Les Bains de Bade ». Suivront des textes comme : « Mademoiselle Cloque » (1899), « La Becquée » (1901), « La Leçon d’amour dans un parc » (1902), « L’Enfant à la balustrade » (1903), « Le Meilleur ami » (1909), « Le bonheur à cinq sous » (1917), « Élise » (1921), « Nouvelles leçons d’amour dans un parc » (1924), « Souvenirs du jardin détruit » (1924). Il fait aussi la connaissance de très nombreuses personnalités de la littérature (Anatole France, André Gide, Paul Valéry...), qui lui offrent une véritable mine de savoir littéraire qu'il mettra à profit. Mais c'est à la découverte de Proust que ses écrits prennent un tournant différent – c'est un véritable choc littéraire. Il est élu en 1918 à l'Académie française.