Au XIXe siècle, alors que la neige virevolte dans les rues de Paris à minuit, une jeune femme arrive, hors d'haleine, à l'instant où le cocher de l'omnibus grimpe sur son siège et s'apprête à faire claquer les rênes. Il fait froid, sec, l'omnibus est bondé, mais, par chance, une place se libère. La femme s'assoit, la voiture s'ébranle, le timbre argentin sonne, et les voyageurs partent, secoués par les pavés inégaux, au milieu des fiacres. On fait bon chemin, mais la fatigue se fait sentir. Bercé, la femme tombe dans un profond sommeil. Mais alors que la dame sur laquelle elle s'est endormie doit descendre, un peintre la serre contre sa poitrine pour la réveiller et... Stupeur! elle ne respire plus. Son cœur ne bat plus.
Paul Freneuse, l'artiste-peintre témoin de la scène, entame, dans tout Paris, une enquête des plus épineuses. Pourtant méconnu du grand public, Fortuné du Boisgobey signe, avec «Le Crime de l'Omnibus», un chef d'œuvre du roman policier.
Fortuné du Boisgobey (1821-1891) est un auteur français. Issu d’une famille noble, il poursuit des études de droit, et entre dans l'administration des Finances. Il ne se fait remarquer pour ses écrits qu’en 1843, avec ses «Lettres de Sicile», récit de ses voyages en Europe. Mais il ne se consacre véritablement à littérature qu’en 1868, avec «Deux comédiens» publié dans Le Petit Journal. À compter de cette date, il devient un écrivain politique très populaire, notamment grâce à ses romans-feuilletons dignes des plus grands ; et est considéré comme un des fondateurs du roman policier au même titre qu'Émile Gaboriau. Ses succès les plus importants sont «Une affaire mystérieuse» et «Forçat colonel» en 1869.