Publié en 1838, initialement en flamand, voici un roman historique qu’on peut qualifier de la même trempe qu’un Alexandre Dumas ! Inconnu en France (et pour cause), il célèbre la révolte des villes flamandes contre l’occupation cruelle que leur fait subir Philippe le Bel, roi de France, en plus de retenir en otage leur comte de Flandre et son héritier, Robert de Béthune : le fameux Lion de Flandre. L’insurrection se soldera par le massacre des garnisons françaises et par une des plus sanglantes défaites des armées royales, le 11 juillet 1302 à Courtrai, où la fine fleur de la chevalerie française se fait massacrer par la piétaille flamande. Cet épisode célèbre est aussi connu sous le nom de « bataille des éperons d’or » car les vainqueurs récupéreront, comme trophées, tous les éperons « d’or » retrouvés sur le champ de bataille.
H. Conscience, dans ce roman, met particulièrement en scène cet « avant » des « rois maudits » français (Philippe le Bel, Jeanne de Navarre, le futur Louis X) et leur entourage (Charles de Valois, Robert d’Artois, père de Mahaut, Nogaret, Châtillon) où la duplicité le dispute à la cruauté, l’orgueil à l’inconscience, la cupidité à la bêtise. Un grand roman épique à découvrir !
Henri (Hendrik) Conscience (1812-1883), fils d’un fonctionnaire napoléonien originaire de Besançon, est né à Anvers (département des Deux-Nèthes) alors ville française. Il participe à la révolution de 1830 qui aboutit à la création de la Belgique. Puis, au grand dam de son père, il décide d’écrire des romans en flamand, langue alors méprisée par les élites francophones du pays... jetant ainsi les bases d’une littérature nationale flamande. Ses romans historiques dont le plus connu est le Lion des Flandres (De Leeuw van Vlaanderen) en font l’équivalent d’un Alexandre Dumas belge... Sa célébrité lui vaudra, à son décès, des obsèques nationales.