Emile Gaboriau (1832-1873)
"CâĂ©tait le mercredi 15 novembre de lâan de grĂące 1665. Ce soir-lĂ , il y avait petit souper et grande compagnie, rue Vieille-du-Temple, chez La Vienne, le baigneur Ă la mode, lâĂ©tuviste en renom, le barbier du monde Ă©lĂ©gant.
Les Parisiens du temps prĂ©sent, qui sâimaginent avoir atteint jusquâau derniĂšres limites de la civilisation et du confort, parce quâils ont crĂ©Ă© des « tavernes » et certains autres docks de la galanterie Ă bon marchĂ©, auront sans doute besoin que nous leur expliquions ce que lâon entendait par barbier, par Ă©tuviste et par baigneur, dans la premiĂšre moitiĂ© du rĂšgne de Louis XIV.
Au dix-septiĂšme siĂšcle, les bains chauds, nommĂ©s Ă©tuves pour la bourgeoisie et pour les gens de bas Ă©tage, existaient dans la capitale en plus grand nombre quâaujourdâhui.
On comptait aussi par la ville une quantitĂ© dâauberges et dâhĂŽtelleries pour toutes les conditions, puis quelques hĂŽtels garnis magnifiquement meublĂ©s, mais en trĂšs minime proportion.
Ces hĂŽtels Ă©taient principalement Ă lâusage de personnages de la haute noblesse qui ne faisaient pas partie de la cour et qui nâavaient Ă Paris aucune propriĂ©tĂ©.
Pour ceux de cette classe qui en possĂ©daient, pour les grands seigneurs directement attachĂ©s Ă la maison royale, on rencontrait encore un ou deux Ă©tablissements dâun genre particulier, quâil est fort difficile de dĂ©finir, parce quâil nây en a plus de semblables.
Ces établissements étaient ordinairement tenus par des hommes experts dans tout ce qui concernait la toilette, et renommés pour leur habileté à coiffer les cavaliers et les dames."
Suite à une querelle avec le receveur général du clergé Hanyvel, Sainte-Croix se retrouve à la prison de la Bastille. Il y fait connaissance de l'alchimiste et empoisonneur Exili...
Sous le rĂšgne de Louis XIV, l'affaire des poisons fit grand bruit et couler beaucoup d'encre.