Le début de la sixième partie : «Les scènes suivantes vont se passer pendant la soirée du jour où madame Séraphin, suivant les ordres du notaire Jacques Ferrand, s’est rendue chez les Martial, pirates d’eau douce, établis à la pointe d’une petite île de la Seine, non loin du pont d’Asnières.
Le père Martial, mort sur l’échafaud comme son père, avait laissé une veuve, quatre fils et deux filles…
Le second de ces fils était déjà condamné aux galères à perpétuité… De cette nombreuse famille il restait donc à l’île du Ravageur (nom que dans le pays on donnait à ce repaire, nous dirons pourquoi), il restait, disons-nous :
La mère Martial,
Trois fils : l’aîné (l’amant de la Louve) avait vingt-cinq ans, l’autre vingt ans, le plus jeune douze ans.
Deux filles : l’une de dix-huit ans, la seconde de neuf ans.
Les exemples de ces familles, où se perpétue une sorte d’épouvantable hérédité dans le crime, ne sont que trop fréquents.
Cela doit être.
Répétons-le sans cesse : la société songe à punir, jamais à prévenir le mal.
Un criminel sera jeté au bagne pour sa vie…
Un autre sera décapité…
Ces condamnés laisseront de jeunes enfants…
La société prendra-t-elle souci des orphelins ?…
De ces orphelins, qu’elle a faits… en frappant leur père de mort civile, ou en lui coupant la tête ?
Viendra-t-elle substituer une tutelle salutaire, préservatrice, à la déchéance de celui que la loi a déclaré indigne, infâme… à la déchéance de celui que la loi a tué ?
Non… — Morte la bête… mort le venin… — dit la société… »
Source: https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Myst%C3%A8res_de_Paris/Partie_VI