Paris 1838. Une nuit, dans un tapis-franc, une jeune fille, la Goualeuse, se fait agresser par celui qu'on appelle le Chourineur. Un mystérieux inconnu surgit alors de l'ombre pour défendre, à main nue, la jeune fille. Le chourineur, vaincu et impressionné par une telle force, invite, sans rancune, sa victime et l'inconnu à souper. Ainsi, chacun raconte tour à tour d'où il vient. Le Chourineur est un ancien apprenti-boucher, condamné au bagne pour avoir tué. La Goualeuse, alias Fleur-de-Marie, est une chanteuse de 16 ans, orpheline, forcée à se prostituer. L'inconnu s'appelle Rodolphe, et il erre dans les ruelles de Paris, travesti en homme du peuple, afin de lutter contre l'injustice et la misère.
«Les Mystères de Paris» est un roman social d'aventures populaire, paru en feuilleton de 1842 à 1843. Comme Hugo dans «Les Misérables», Eugène Sue abat le tabou de la misère, et révèle les mœurs violentes et les bas-fonds de la société. Enfin l'on raconte l'histoire du peuple, tel qu'il est. Avec «Les mystères de Paris» Eugène Sue a établi un genre, le feuilleton, et créé une série au succès sans précédent ; un classique incontournable.
Eugène Sue (1804-1857) est un écrivain français, élevé dans la richesse de la garde de Napoléon Ier. Enfant, c’est un élève turbulent qui, malgré une famille de chirurgiens à l’hôpital de la maison du roi, souhaite démissionner de ses obligations pour devenir Dandy. Son père meurt alors qu’il n’a que 28 ans, lui léguant une fortune considérable. Eugène Sue en profite, et dépense en seulement sept ans tout l’argent. Il doit se consacrer de nouveau à la littérature pour arrondir ses fins de mois. Il commence par des romans maritimes, écrits dans un romantisme noir, qui relatent ses expériences de voyage en tant que militaire chirurgien. «La Salamandre», 1832, est un succès. Son socialisme engagé grandit, et sous un plume critique, écrit de 1842 à 1843 «Les Mystères de Paris», suivi du «Juif errant». Lors de l’accession au pouvoir par Napoléon III, Sue s’emporte violemment contre le coup d’État. Condamné à la prison, il s’exile. «Les Mystères du peuple» est publié mais doit déjouer la censure.