La population végétale d’une contrée se compose de plusieurs éléments. Le premier et le plus important, c’est l’ensemble des espèces sauvages qui croissent spontanément sur le sol et forment, pour ainsi dire, le fond de la végétation. Le second, moins essentiel, comprend toutes les plantes que l’homme a introduites à dessein pour les soumettre au régime de la grande culture. Une troisième catégorie, dont le rôle est très secondaire, comparé à celui des deux autres, se compose des espèces que diverses circonstances fortuites ont amenées et naturalisées dans la contrée. Les populations végétales n’ont donc rien de fixe; elles se sont modifiées et se modifient avec le temps. La culture en s’étendant amène l’extinction des espèces sauvages. Les progrès des sciences agricoles, de nouveaux intérêts, des relations plus rapides et plus multipliées avec d’autres contrées, transforment l’économie rurale d’un pays. Toutefois la végétation spontanée change peu; dans les mêmes localités, lorsque la charrue ne les a pas envahies, on retrouve encore les mêmes plantes à l’état sauvage ; nous le savons par les catalogues des vieux auteurs, qui nous permettent de remonter à plusieurs siècles en arrière.
En a-t-il toujours été de même? La végétation spontanée d’un pays n’a-t-elle jamais varié? …
Ce livre traite de l’origine et de la migration des végétaux.
À PROPOS DES AUTEURS
Charles Frédéric Martins, né le 6 février 1806 à Paris et mort dans la même ville, le 7 mars 1889 , est un botaniste, géologue et médecin français. Il traduisit, en français, plusieurs ouvrages de langue allemande, notamment du poète et botaniste Johann Wolfgang von Goethe
Eugène Fournier, né le 28 décembre 1871 et mort le 17 avril 1941, fut un grand précurseur de la spéléologie en Franche-Comté.