L’ego-histoire est un genre à part entière où l’historien, en signalant d’où il parle, se situe dans l’acte de produire l’histoire, laquelle est, pour Philippe Josserand, une expérience existentielle. Jouant le jeu d’un retour sur soi sans se prendre au « je », il interroge son parcours d’homme, d’historien, et montre que sa discipline le tient face à la béance, lui permettant d’apprivoiser le chaos du monde et de l’être pour y reconnaître un ordre empreint de beauté. Si l’intime a sa part, irréductible, le livre souligne d’abord ce qui distingue et ce qui unit, ce qui fait que le « nous », parfois, est un « autre » et que l’« autre » résonne en « nous », forgeant appartenances et identités.